Spécificité
Bariza Khiari est donc certes « une citoyenne qui a une spécificité, mais avant tout une citoyenne ». Ses convictions sont communes à de nombreux socialistes et son parcours assez classique. Comme d'autres, elle est arrivée à la politique par le biais de l'engagement associatif, en particulier au MRAP dès 1980, puis syndical, à la CFDT. En 1997 et aussi en 2002, elle bat le FN aux législatives à Paris sur une liste PS. Elle a fait parallèlement carrière dans la fonction publique, elle est déléguée régionale au tourisme Paris Ile-de-France. Dans le même temps, elle se forge progressivement une personnalité politique liée à l'immigration, depuis « la marche pour l'égalité » de décembre 1983 qu'elle a accueillie à Paris. Mais c'est le Congrès très attendu des socialistes à Dijon, en mai 2003, qui marque officiellement son implication dans la mission de longue haleine du PS, en faveur d'une réelle émergence politique des Français d'origine étrangère qui ne serait pas accaparée par la droite. A cette occasion, elle a produit une contribution thématique qui a fait date « Luttons ensemble contre les discriminations ». Un sujet qui la concerne personnellement. Depuis, Bariza Khiari est membre du Conseil national et du Bureau national du PS. Aujourd'hui, elle compte inévitablement parmi les premières figures politiques issues de l'immigration. Bien que pas toujours comprise au sein de son parti pour les combats qu'elle mène mais soutenue par Laurent Fabius, ancien premier ministre et numéro deux du PS ainsi que par Claude Bartolone, député de Seine-St-Denis, elle est en deuxième place de la liste PS à Paris pour les sénatoriales de septembre 2004. Après une trajectoire par étapes, elle serait finalement la première femme issue de l'immigration au Parlement. Epilogue : «Montrer que par l'effort et aussi par la constance pour surmonter les difficultés en politique, on peut modestement devenir un modèle positif d'identification suffirait à mon bonheur ».