Former les imams, accompagner l’application de la loi sur les signes religions :
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- Écrit par SEZAME
- Catégorie : Société
Des jeunes filles entourent leur amie aux yeux bandés, une foi à l'intérieur, elles lui ôtent le bandeau : surprise, tu es à Marrakech ! C'est l'alchimie joyeuse de ce paysage pittoresque de cette belle mosquée au centre de Paris dont les musulmans de France rêvent d’avoir sa semblable dans leurs villes et quartiers. Samedi 15 mai, à l'entrée de La Mosquée, Khalil Meroune, le recteur de la mosquée d'Evry, lance ces menaces habituelles de faire démissionner le président du CFCM ou de faire dissoudre cette jeune institution, à ces yeux le Dr Dalil Boubakeur ne respecte pas les décisions prises en commun lors de ses déclarations à la presse.
12h30 M. Dominique de Villepin, ministre de l'intérieur arrive. A son accueil il n'y a que le président du CFCM le Dr Dalil Boubakeur, c'est fini le temps ou les deux vice-présidents du CFCM venaient, accompagnés de leur président, réceptionner les hautes autorités de l'Etat. Un nouveau style s'impose.
Le ministre de l'intérieur ne rate pas une occasion pour rappeler les priorités du CFCM : « former des imams qui parlent notre langue et connaissent notre culture. Former des aumôniers musulmans pour les prisons, continuer à combattre les imams qui ne respectent pas nos valeurs communes ». Tout en affirmant que s'attaquer aux musulmans s'est s'attaquer à la communauté française dans son ensemble.
Le coprésident de la commission halal, qui n'est pas membre du conseil d'administration est venu faire les couloirs pour son salon Euro-halal qui se tiendra en juin au parc des expositions à porte de Versailles. Il a sollicité tous les acteurs du secteur dit halal même ceux sur lesquels il y a des doutes, « je fais du business je ne suis pas responsable de l'authenticité du halal ». Les boucheries et producteurs qui usurpent cette appellation ont trouvé un allié et une caisse de résonance à grande échelle. Les frères ennemis du marché dit halal se retrouverons sur les mêmes lieux. Le conseil de l'iftae européen crée par l'UOIF avait dans ses dossiers un avis juridique autorisant les musulmans à consommer la viande des gens de livres, dont la France fait parti, mais par soucis de ne pas voir disparaître le commerce identitaire, Rached Ghanouchi, leader du mouvement islamique tunisien, Annahda, en exil en grande Bretagne a convaincu le conseil à ne pas diffuser cet avis. La prochaine arrivée de la grande distribution sur le marché du halal, va-t-elle changer ce positionnement ?
Les membres du conseil d'administration du CFCM ont reçu chacun un document de travail de 122 pages dans lequel on trouve les propositions des différentes commissions, les directives pour les CRCM concernant la loi sur les signes religieux ainsi que le statut type pour la création des associations loi 1905. « Malgré les faibles moyens dont nous disposons nous avons beaucoup travaillé », répètent inlassablement les membres du CA.
Le président du CFCM dans son discours d'ouverture du conseil d'administration invite les responsables musulmans à rester calme concernant l'application de la loi sur les signes religieux. Il leur définit les priorités : La formation des imams en consolidant les structures existantes avant de s'attaquer à la création d’autres centres de formation, un clin d'œil à la polémique des derniers jours sur la formation des imams. La priorité dans ce dossier sera donnée pour recenser les imams de France leurs compétences, leurs lacunes et mettre en place une formation continue qui permettra aux imams et gestionnaires des lieux de culte de connaître la culture et les lois de la république. Rechercher des ressources financières, donner la priorité à l'aumônerie des prisons, accompagner la nouvelle circulaire de la loi sur la laïcité, « l'opposition à loi est derrière nous la nouvelle circulaire reconnaît la place du CRCM il faudra rester discret dans cette victoire avec deux objectifs : Le respect de la loi et la qualité de l'éducation de nos filles », martèle-t-il.
Pas de médiatisation, pas d'accompagnement juridique, pas de médiation, des simples relais.
Un projet de directives pour les CRCM détaille l'action à mener en deux phases. La première avant l'été consiste à rencontrer les recteurs ou leurs collaborateurs désignées comme correspondants académiques et à ne pas se considérer comme des médiateurs mais comme de simples relais avec les autorités régionales et départementales de l'éducation nationale. La deuxième, à partir de la rentrée scolaire consiste à ne jamais médiatiser une situation de difficulté, ni lors de sa prise de connaissance ni lors du dialogue ni en cas d'exclusion, n'accepter la médiatisation de ces élèves que lors des contrôles conduits par le CNED. En cas d'échec du dialogue conduisant à l'exclusion de l'élève : s'assurer avec le recteur que l'inscription au CNED sera possible. Examiner avec le recteur les possibilités et modalités de regroupement d'élèves exclus, si cela est envisageable, pour éviter l'image du repli communautariste. Rechercher sans délai un établissement privé acceptant les signes discrets. Quand il y a une exclusion le rôle du CRCM n'est pas de mener une action en justice à la place de la famille concernée cependant il pourra indiquer le nom d'un ou de plusieurs avocats.
Le cfcm entame sa seconde année qui connaîtra la préparation aux nouvelles élections. L'action politique l'emportera-t-elle sur les demandes cultuelles des fidèles musulmans et les souhaits de la société française à voir un islam de France respectueux des valeurs républicaines ?