Le tourisme mondial se porte bien et il a de beaux jours devant lui. Nombre de spécialistes voient dans cette activité l’un des moteurs de l’économie planétaire des prochaines années. C’est l’une des industries à plus forte croissance du monde. Le Maroc n’a pas attendu la mondialisation et le boum touristique des dernières années pour l’inscrire comme l’une de ses priorités. Déjà le plan de développement du gouvernement des années 60 considérait cette activité comme facteur essentiel de développement. Le tourisme, c’est connu, génère des milliers d’emplois, directs ou indirects. Il contribue largement, avec les transferts des émigrés à l’étranger, à rétablir la balance des paiements, il procure des recettes à l’Etat et participe, quand il est bien maîtrisé, à l’aménagement du territoire. Mais les vertus du tourisme ne sont pas sans limites. Comme tout produit, il n’est pas à l’abri du vieillissement. Le cas de la Costa del Sol en Espagne, où la baisse de la fréquentation des touristes étrangers est notoire, est significatif à cet égard. Cette activité peut être aussi soumise aux aléas politiques. On a enregistré une baisse des déplacements touristiques juste après l’attentat du 11 septembre. La hausse des produits pétroliers a aussi une incidence sur ce secteur d’activité. Le climat, la position géographique mais aussi des facteurs d’ordre psychologique peuvent également jouer dans leG G choix d’une destination touristique. Le tourisme international demeure donc une activité fragile. Aujourd’hui, il est clair que le Maroc ne peut plus vivre avec la vision des années passées. Si l’on se contente de proposer un tourisme balnéaire, ou des visites de la vallée du Draa ou des villes impériales, on risque à moyen terme une saturation. Le gouvernement marocain l’a bien compris. Il s’est lancé dans un vaste programme de diversification qui doit impérativement réussir si l’on veut éviter que demain le Maroc ne soit délaissé au profit d’autres destinations. On assiste donc à un vrai tournant dans l’évolution du tourisme marocain. Certes, les investissements, l’amélioration constante des infrastructures, la qualité de l’accueil, et la formation doivent être poursuivis et intensifiés. Mais il convient aussi d’encourager un tourisme national, complément indispensable d’un tourisme international. Cela pour une amélioration du taux d’occupation des hôtels et de la rentabilité, et pour amortir les dépenses engagées dans les infrastructures touristiques. Mais il convient aussi de réfléchir maintenant à d’autres formes de tourisme, notamment un tourisme culturel et de bien-être, respectueux des individus et de l’environnement, et s’inscrivant dans une stratégie de développement durable. Il faut rester vigilant et à l’écoute, le moindre petit grain de sable pouvant gripper toute la machine. Déjà cette année, des défenseurs de l’environnement veulent limiter les déplacements en avion, car ils estiment qu’ils sont une source importante de pollution au CO2. Le tourisme international reste un colosse, mais un colosse aux pieds d’argile.

Les principaux investisseurs au Maroc en 2005* Ce sont la France (48 projets), l’Espagne (15 projets), les États-Unis (9 projets), le Canada (6 projets), l’Allemagne (5 projets), les Émirats et l’Italie (4 projets chacun) et enfin le Royaume-Uni (3 projets). En termes de montants déclarés, la France vient en tête (560 M), suivie des Émirats (417 M), de l’Espagne (334 M) des États-Unis (262 M), du Qatar (136 M), et du Pakistan (135 M). Le Maroc attire spécialement les investisseurs européens, en particulier ses voisins proches, la France et l’Espagne. La France, premier bailleur de fonds, premier partenaire commercial du Maroc (26 % des échanges extérieurs), compte quelques cinq cents filiales de société dans le royaume. *(Source Anima, mai 2006)


Les projets touristiques phares annoncés en 2005 Il s’agit de l’aménagement du Bou Regreg par Dubaï Holding à Rabat pour 2 milliards de dollars. D’un projet espagnol de construction d’hôtels et de golfs sur la côte atlantique pour 370 millions d’euros. D’un projet qatari de 170 millions de dollars sur Tanger-Tétouan. D’un complexe belge à Mogador de 120 millions d’euros.