Nicolas Sarkozy au congrès du mouvement populaires : « Je veux le plus jeune parti politique de France »
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- Écrit par SEZAME
- Catégorie : France
Après avoir pris la place de Charles Pasqua à la tête du conseil général des hautes seines c’est en novembre 2004 qu’il prend en main l’appareil politique de la majorité gouvernementale.
Celui qui pense chaque matin quand il se rase être président de la république lance un appel à Mme Bernadette Chirac « Madame, souvenez-vous de la Corrèze pendant les régionales. C’est moi aujourd’hui qui est besoin de vous ». Sarkozy veut être le rassembleur de la droite et demande la monnaie.
Retour sur une journée d’investigation du chef du parti fondée par Alain Juppé pour être le fer de lance aux élections présidentielles.
40 000 sont venus, le 28 novembre 2004 au Bourget (93) pour écouter le nouveau président de l’UMP. Dès 9h30 du matin des forums de discussions se succédaient et auxquels les leaders du parti et les membres du gouvernement se pliaient à l’exercice des questions-réponses des adhérents. Comment construire un grand mouvement populaire ? Qu’est-ce que être Français au 21 eme siècle ? quel model d’intégration pour la France, la mondialisation : quelles menaces ? Quelles opportunités ? comment revaloriser le travail ?, L’école : que faut-il changer, que faut-il préserver ?, comment concilier le développement économique et la nécessité de protéger notre environnement ? Santé, chômage, retraite, famille, quel avenir pour la protection social ? Où commence la responsabilité de la famille, où se s’arrête celle de l’Etat ? L’Europe : jusqu’où et comment ?, la sécurité : quelles prochaines batailles, Comment concilier réussite économique et progrès social ? Des questions qui secouent la famille de l’UMP, et reflètent ses préoccupations.
C’est au sein du forum sur l’intégration qu’on va retrouver concentré les adhérants de l’UMP d’origine maghrébine et c’est exclusivement sur ce thème qu’ils seront à l’estrade. Fidèles à leurs positions, certains n’ont pas hésité à stigmatiser les leurs l’un qui dénonce la polygamie des africains, l’autre qui attise la peur de l’islam ou l’échec de l’intégration… « du bla bla bla habituel sans réflexion » selon un participant au congrès, « vous ne remarquez pas que ces arabes sont absent des autre ateliers qui touchent les préoccupation de tous les français » nous fait remarquer un autre qui a assisté aux débats sur la création d’une taxe sociale. Les intervenants de l’atelier ont conclus qu’il n’est pas lieu de parler d’une discrimination positive mais plutôt d’égalité de traitement et non plus de l’égalitarisme, David n’hésite pas à dire « qu’on faisant un traitement particulier aux musulmans c’est nous qui subissons les effets, on n’aura plus la même ferveur pour préparer nos examens et nos concours, pourquoi le faire si on connaît d’avance qu’on sera discriminé par rapport à d’autres ». Un invité marocain président d’une région a relaté qu’il fait profiter son pays d’origine des compétences qu’il a acquis en France. Sous la houlette de Abderrahmane Dahmane 90 adhérents de l’UMP ont adressé une mention au congrès dans laquelle ils demandent « une reconnaissance et une participation effective des militants issus de l’immigration », ils ont exprimés leurs regrets que « les dernières élections régionales, cantonales, européennes et sénatoriales [les deux sénatrices actuelles d’origines maghrébine sont issue du PS dans le cas de Barisa Khiari et des verts pour Alima Boumediene Thierry] n’ont pas témoigné de cette ouverture, promise lors de l’élection présidentielle 2002, tant espérée par des milliers de nos compatriotes et notamment par ceux qui ont fait le pari de l’initiative et de la responsabilité. Lassés d’être toujours des spectateurs de la vie politique, nous sommes nombreux à considérer que cette renonciation à nos valeurs accentue les clivages, fragilise la cohésion nationale et le rejet de l’UMP. » cette voix n’a pas été entendu par Nicolas Sarkozy qui lors de son discours d’investitures n’a pas fait allusion à ces demandes, pour certains l’échec de l’ancienne secrétaire d’Etat Tokia Saifi est pris comme alibi pour écarter ces populations des postes de décision.
Dans l’atelier école la question de l’uniforme uni revenait régulièrement, la reforme de Fillon concernant le redoublent était salué par les participants, la violence à l’école n’était pas en laisse, le ministre de l’intérieur rappelle qu’un travail de collaboration entre le ministère de l’éducation et le ministre de l’intérieur s’effectuera au sein de chaque établissement. Quand à Perben il était ferme sur la pénalisation des drogues douces « les drogues dites douces sont aujourd’hui des drogues dopés, le Hascich n’est plus celui de nos papas ». Sur ce terrain Dominique de Villepin se réjouit du récent accord signé avec le Maroc pour lutter contre le hashich. Selon le ministre plus de 80% de cette drogue vient du Maroc.
Pour déjeuner vous avez le choix entre la cuisine italienne, corse, portugaise, d’outre maire, espagnole, allemande, hongroise, polonaise, grec, la maghrébine et orientale ne sont pas encore au menu.
La famille de l’UMP était là pour la fête et pour un nouveau départ selon le souhait de Sarkozy, l’adversaire n’est pas au sein de la droite mais « se sont les socialistes qui développent l’égologie » selon le premier Ministre M. Jean Pierre Raffarin. L’ombre d’Alain jupé absent du congrès était présente. Tous les intervenants ont scandée ses mérites « sans lui l’UMP n’aurait pas vu le jour », Sarkozy ne se prive pas de le faire applaudir.
C’est Robert Pondreau qui annonce les résultats du vote pour le président de l’UMP, qui ne sont une surprise pour personne : 113 922 à jours de leur cotisations, 70 830 soit 53.29 % ont participé au vote par internet. 4121 soit 5.82 % ont voté pour Christine Boutin et 6443 soit 9.10 % pour Nicolas Dupont Aignan du mouvement la droite debout qui déclare que « nos compatriotes sont orphelins de projets moyen et long terme et qu’il faut revenir au devoir de l’assimilation pour tous ceux qui veulent devenir français ». Une fois les résultats déclarés, le score de Nicolas Sarkozy affiché, une séquence de message de félicitation défilait sur les nombreux écrans géants qui couvraient tous les recoins du congrès. C’est l’espagnole José Maria Aznar qui ouvrira le sacre sous les sifflements de quelques participants qui n’hésiteront pas à renouveler leur mécontentement quand il apparaîtra une autre fois à la fin du film. 15 homme politique européens de droite et de nombreux comédiens, chanteurs et animateurs de télé ont ainsi salué l’élection de Nicolas Sarkozy : jean Reno, Bernard Laporte, Michel Sardou, Marie Anne Chazel, Michel Leeb, Jacques Chacal, Edmond Strebber, Angéla Marek, Pierre Palmande, Faudel, Daniel Prévost, Richard Veronque, Christine Badi, Marek Halter, Bertrand Tavernier, Fabrice Sontoro, Guy Gilbert, Didier Babilixieu, Christine Balvier, Mimi Mathy. Si les paroles des 15 ont été reçues par l’applaudissement celle de José maria Aznar qui ouvre et clôture le défilé, n’a pas eu l’effet escompté. Marek Halter cite un proverbe guedisch « il est préférable de perdre avec des gent intelligents que de gagner avec des idiots ». Faudel lance « inchallah comme on dit chez nous » une phrase sans sens mais réussi l’exotisme. C’est sur « bonne chance papa », du fils de Nicolas Sarkozy, que le défilé des personnalité prend fin pour laisser apparaître sous les applaudissements la photo noir et blanc, utilisé pour le livre espérance, entourée du score 85.1 % que Nicolas Sarkozy monte sur scène. « La France ne redoute plus le changement… elle l’attend ». « Grâce a des hommes d’exception qui s’appellent Lech Valesa, Vaclav Havel, jean Paul II, la liberté a triomphé du mur et l’Europe est enfin réuni. »… « Je crois à l’utilité, à la pertinence d’une nouvelle constitution pour l’Europe ». « L’Europe projet politique et intégrateur majeur de la seconde moitié du XXe siècle, ne peut s’élargir indéfiniment. Notre vision n’est pas celle anglo-saxonne d’une vaste zone de libre échange. C’est la raison pour laquelle je souhaite que la Turquie soit associée à l’Europe et pas intégrée à l’Union Européenne ».
Après avoir fustigé ceux qui pensent que la France n’aime pas le changement il déclare que « Le statu quo ne sera pas le mot d’ordre du mouvement populaire, se sera son adversaire » pour vivre debout il faut vivre de l’argent de son travaille et non pas de l’assistanat « les plus fragiles se voient acheter leur silence par un RMI qui leur permet peut être de survivre mais en aucun cas de vivre. L'ascension sociale ne fonctionne plus… l’intégration semble en panne lorsqu’il s’agit de la dernière vague migratoire en provenance d’Afrique du Nord » « Nul ne doit être condamné à rester dans son milieux d’origine s’il est modeste, mais à l’inverse nul ne peut prétendre être installé a vie dans un statut que son mérite ne justifie plus »
« Nous ne pouvons accepter que notre hymne nationale soit sifflé [l’hymne nationale français a été sifflé lors du match France-Algerie]. »… « L’égalité républicaine veut dire que celui qui travail plus gagne plus cela s’appelle l’équité républicaine, je la préfère toujours à l’égalitarisme, à l’assistanat nous croyons au mérité, au travail, à l’effort à la justice Si nos lois ne vous plaise pas personne ne vous oblige à rester en France » ce qui met la salle en extase d’applaudissements.
« On ne peux pas être ferme si on est pas juste c’est pour cela que j’ai fait voter la loi sur l’abolition de la double peine. » la question de l’islam n’a pas tarder à venir « Je ne veux pas d’argent de l’étranger pour financer les lieux de culte, je ne veux pas d’imams qui ne parlent pas un mot de français ». Le volontarisme républicain voila la ligne qu’il faut suivre. Si nous voulons éradiquer le racisme et l’antisémitisme.
Tous les sujets de société, économie, emploie, retraites, école… ont été abordés. Quand il a insisté à ce que le mérite doit être pris en considération dans la rémunération du personnel de la fonction publique il a acquis l’aval de l’assistance. Pour le président de l’UMP ceux qui s’investissent plus doivent gagner plus.
Ils se trouvent en phase également avec les congressistes quand il annonce que l’éducation civique doit être considéré comme une matière obligatoire et non pas supplémentaire.
Les flèches contre la gauche ne tardent pas à venir « Et surtout ne craignons pas d’affronter la pensée unique de gauche qui n’est rien d’autre que de la gestion du chômage. Notre stratégie doit être celle de la création d’emplois. »
Nicolas Sarkozy veut être à l’écoute des adhérents du parti, « je m’engage à recevoir chaque mois les nouveaux adhérents qui voudront bien faire le déplacement jusqu’à Paris », il va faire le tour de la France, « chaque moi je m’installerai trois jours durant, l’une après l’autre, dans une de vos régions. J’irai dans les usines, dans les campagnes, dans les universités… ». Le premier ministre dans son discours de clôture exige de tous ces ministres qu’a chaque déplacement en Province, il faudra qu’ils rencontrent les militants de bases.
« Je demande aux plus jeunes d’aller porter nos couleurs dans tous les lycées, dans tous les centres de formation, et toutes les universités de France. Je veux que nous soyons la formation politique la plus jeune de France » il propose que le tiers des places dans toutes les instances du parti soit réservé à de nouveaux adhérents. Nous allons obliger les autres partis à nous suivre, martèle Nicolas Sarkozy. Le show après les interventions de Jean-Claude Gaudin, de Pierre Méhaignerie et de François Fillon… se clôtura par « marchons marchons oh fils de la patrie… » Chanté par leila et ... Et Sarkozy réunis autour de lui les membres du gouvernement, les parlementaires et les cadres du Parti pour une photo de famille.
Aziz le jeune grenoblois nous rattrape pour nous dire que beaucoup de choses se font sur le terrain mais elles ne sont pas relaté par Paris « nous nous engageons sans être des béni oui oui, nous avons confiances dans Sarkozy nous allons agir et imposer nos conviction pour convaincre les gens pour travailler sur le terrain » le message est reçu par la jeunesse, est-il le cas des différents courants qui constituent aujourd’hui l’ump, le parti qui échappe pour la première fois des mains de jacques Chirac président de la république, des clubs se sont constitués comme celui « ne touche pas à ma loi 1905 » ou réactivé à l’image de dialogue et initiative du premier ministre qui se voit consolider avec la nouvelle équipe constitué de Dominique Bussereau, François Baroin, Xavier Darcos, Eric Woerth, Axel Poniatowski, Xavier Bertrand, Valérie Pecresse et Luc Chatel. Le club veut « que la nouvelle dynamique de l’UMP s’accompagne d’une nouvelle dynamique des idées pour préparer la France de demain » ils seront un lieu de débat et d’équilibrage avec le nouveau patron de l’UMP. Sarkozy l’a promis « Nous soutiendrons le gouvernement parce qu’il nous écoutera », Raffarin a répondu juste après « le gouvernement vous écoutera et décidera ». Dans la peau du rassembleur de la droite Nicolas Sarkozy offre comme souvenir aux congressistes le texte de son discours et prend des engagements et espère que le 28 novembre « restera gravée dans les mémoires comme le début d’une belle aventure ». La nouvelle aventure du Parti socialiste est attendu cette semaine avec le vote sur la constitution européenne, ce parti dont l’autocritique a été freiné par la réussite inattendu lors des élections européennes. Le débat de l’Europe absent pendant les élections européennes se trouve au centre du débat politique français avec la nouvelle constitution et la décision du 17 décembre pour l’ouverture des négociations pour l’adhésion de la turquie. C’est le paradoxe de la vie politique.
On a beaucoup parlé du coup de ce congrès 5, 6, 7 millions. Il fallait consacrer un chef a la hauteur de ses ambitions eu égard à sa politique de diminutions des charges qu’il voulait imposé à tous les ministères. Un nouvel épisode s’ouvre à droite. Un parti qui échappe au président mais un gouvernement soudé autour du chef de l’Etat, quel rôle va-t-il jouer le parlement. Le temps ne tardera pas à ne le dire avec un jean louis Debré qui a réussi d’imprégner par sa marque les débats parlementaires il se trouvera devant une majorité galvanisé par un président de l’UMP rivé sur la présidence de l’Etat en 2007.
Hakim el ghissassi