Après le lycée, une université islamique à Lille ? L'Institut Avicenne des Sciences humaines, qui formera des imams en théologie et en langue française et sera un lieu de "réflexion" et de "dialogue", ouvrira en septembre à Lille, a annoncé lundi à Paris Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF). C’est en tout cas l’annonce que Mohamed Bechari vient de faire à la presse à grand renfort de communiqués. Selon l’initiateur du projet, par ailleurs président de la Fédération Nationale des Musulmans de France (FNMF, proche du Maroc [M. Bechari a perdu la plus part de ses soutiens au sein de la communauté marocaine de france, la nouvelle tendance, le rassemblement des élus du CFCM, qui représente les mosquées dirigées par des citoyens d’origine marocaine, majoritaire au sein du Conseil Français du Culte Musulman, a annoncé dernièrement qu’elle considère les décisions du CFCM illégales par suite de la violation des statuts du CFCM en désignant M. Bechari comme vice-président du CFCM à la place de Abdellah Boussouf sans concertation avec le conseil d’administration du CFCM, NDLR sezame.info]), le future Institut Avicenne sera un établissement privé d’enseignement « à statuts universitaire et civil », Le projet aurait été préparé dans le plus grand secret depuis deux ans, sous le regard bienveillant de Martine Aubry, maire de Lille. Il comprendrait trois sections : un institut des sciences humaines, un centre de recherche et une faculté de théologie, afin de « répondre aux criants besoins en matière d’information, de recherche scientifique et de formation des cadres religieux, aumônier et imams ». « Notre démarche est la même que celle des universités protestantes et catholiques », déclare encore M. Bechari, Seulement, derrière cette jolie façade aucun financement n’est annoncé ni aucun nom à la direction des comités scientifiques et administratif de l’Institut. Plus grave encore, présentées en tête des partenaires officiels du projet, les ministères de l’intérieur et des Affaires étrangères « démentent catégoriquement tous parrainage ou partenariat » ! De même que l’université Mohamed-Ier d’Oujda (Maroc) ; dont le président vient d’adresser une lettre, datée du 8 mars 2006, à Martine Aubry, où il écrit que « cet établissement ne peut en aucun cas bénéficier de l’appui de [son] université ». Alors coup de bluff ? Marie Lemonnier Source : Nouvel Observateur du 23-29 mars 2006