Identité
- Détails
- Écrit par SEZAME
- Catégorie : Chronique
Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de l’Histoire, la Civilisation a pris le pas, normalement, sur la barbarie, la philosophie et la psychologie se sont mises à sonder les tréfonds de l’Homo Sapiens pour le rendre plus lisse à ses contemporains. L’Homme s’est mis à chercher son bien-être autour de lui et s’est souvent retrouvé dans l’obligation d’aller vers l’horizon pour espérer l’atteindre ; il a cru entendre Gide lui insufflé et lui dire que « l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée »! En approchant du point culminant, notre ami s’est perdu et ne savait plus où était l’arrivée ni le départ et où il fallait déposer ses effets pour trouver la sérénité !
Et de nos jours me diriez-vous ? Bingo ! Le filet d’eau et devenu fleuve ; tout le monde s’est mis dans le sens de la ruée vers l’or, espérant être l’hôte à longue durée d’une terre maculée de chimères, mais qui s’est transformé en visite permanente aux urgences des temps modernes : « la maison de l’écoute de l’estime et de l’espoir » ! Notre homme a oublié de méditer Fontenelle pour qui « on est rarement maître de se faire aimer, on l’est toujours de se faire estimer ».
De nos steppes et montagnes, des vaillants sans ailes, partirent tout oublier quand on les a oublié ! Ils eurent à découvrir d’autres sonorités, d’autres couleurs, un soleil habillé d’un manteau d’hiver. Leurs forces par leur hardiesse firent des miracles, ils explorèrent la gamme variée des creuseurs de fond, des constructeurs et des déménageurs. A force de trop jouer, on a oublié leur présence. Pour trouver un peu de chaleur et de réconfort, ils pensèrent comme Aragon que « de la femme vient la lumière ». La lumière a donné des étincelles, mais qui en grandissant posèrent des soucis à vouloir trop briller et finirent pour un pan d’entre elles par s’éteindre à petit feu.
Les vacances venues, les « bronzés » se sont rendus compte qu’ils ne savaient pas faire du ski, certes, mais qu’il avaient aussi oublié comment on montait un dromadaire ! Comme, tout le monde s’est habitué à ce qu’ils ne soient plus là et à entendre leurs échos, ils ont dû, pour arracher un sourire à leurs aïeuls, amener des présents et mettre leurs pochettes à contribution.
La progéniture suivait mais ne comprenait pas ou plus le langage des distances, des dessertes et des pistes, il faut dire qu’elles mouvaient continuellement ! Ils posaient comme « le petit prince » des questions à leurs parents, à leur environnement, à leurs cousins, mais ne trouvaient pas de réponses. Ils espéraient sûrement avec Brel qu’on leur laisserait du temps pour devenir vieux sans être adultes !
L’anxiété s’installa dans les esprits, les cœurs sont devenus des huîtres qui se fermaient au moindre goût amer. Les seules sirènes qui faisaient du bruit autour d’eux étaient des citernes vides, emplies d’aigreur et de rancune. La voie de la sagesse, de l’amour et de la paix derrière le rideau s’était assoupi ou avait la voix enrouée ! d’autres voix, se mirent à questionner, raisonner et décidèrent qu’il fallait que l’esprit prenne le dessus sur le cri pour marier les mots espoir et futur !
Le mal du siècle que fût le stress, devînt pour ces chercheurs de repères et leurs vieux le malaise de notre époque : le stress acculturatif. Les canadiens osèrent le mot, les vagabonds de l’espoir, en entendant Shaw dire que « le pire péché envers nos semblables, ce n’est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence ; c’est là l’essence de l’inhumanité », l’essayèrent !
Tout le monde prît l’habitude de jouer le va et vient, avec le passé et le futur, avec le nord et le sud, avec soi et les autres, qu’il oubliât que c’est toujours le même jeu dont il s’agissait, le yo-yo de notre enfance, mais que la règle du jeu a changé et qu’il n’était plus le seul marionnettiste !