Le Pr Bernard Debré déclare vendredi qu'il a "plus que des doutes" sur la version officielle des problèmes de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, venu en France pour "une visite de suivi médical". "Ce qu'on nous annonce ne cadre pas avec ce qui se passe aujourd'hui", estime le médecin, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France". "On ne doit pas nous prendre pour des naïfs", insiste-t-il.

Bernard Debré, qui a soigné l'ancien président français François Mitterrand, avait déjà mis en doute la version officielle de l'ulcère hémorragique avancée lors de la précédente hospitalisation à Paris d'Abdelaziz Bouteflika. Il avait alors évoqué l'hypothèse d'un cancer de l'estomac.

"Si à l'origine, c'était un simple ulcère, les médecins algériens pouvaient parfaitement le traiter en huit-dix jours", affirme-t-il vendredi. Il explique qu'une visite de suivi pour un ulcère guéri suppose "un simple contrôle fibroscopique, qui peut être fait dans n'importe quel hôpital algérien". "On peut se demander pourquoi Bouteflika vient à Paris pour un examen aussi simple", se demande le député apparenté UMP de Paris.

Jeudi, le ministère français des Affaires étrangères avait affirmé que le président algérien se trouvait en France "pour une visite de suivi médical prévue de longue date".
AP lp/ma 210802 avr 06 210606 GMT AVR 2006