LA Communauté internationale est toujours sous le choc après l’enlèvement de deux journalistes français en Irak. Comme il fallait le craindre, hélas, dans un pays en plein chaos, la spirale de la violence vient de franchir un nouveau pas. Ces actes unanimement condamnables nous rappellent quelques dures vérités sur l’exercice du métier de journaliste, à savoir que les correspondants de guerre sont une cible particulièrement vulnérable. Les victimes sont originaires d’un pays qu’on ne peut même pas taxer de complaisance sur le dossier irakien. Non, ce n’est pas une manière de justifier le rapt d’autres nationalités, mais juste de constater que ce terrorisme d’un autre genre, caractéristique de l’après-Saddam et du monde façonné selon WW.Bush, est aveugle. Faut-il le rappeler, les revendications des preneurs d’otage sont généralement sans effet. Hier, les ravisseurs demandaient à Berlusconi de présenter ses excuses aux populations musulmanes offensées. Aujourd’hui, ils croient faire pression sur Paris pour une affaire souveraine, le voile, qui concerne l’islam mais l’islam français. L’histoire l’a toujours montré: ces Etats sur lesquels les preneurs d’otage ont tenté de faire pression n’ont jamais cédé. Pourquoi alors s’entêter et s’en prendre à des journalistes dont le plus grand tort est de vouloir faire leur travail en prenant des risques. Partout où ils ont été présents, les médias ont souvent été un rempart contre les dérives de la guerre. L’enlèvement de journalistes relève incontestablement du banditisme. Le fait que des chantres de l’islamisme moderne montent au créneau pour dénoncer ces actes ne fait que donner aux ravisseurs des alibis religieux qu’ils n’ont pas. source : www.leconomiste.com du 31.08.04