Microsoft lance Vista
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- Écrit par SEZAME
- Catégorie : Science & technologie
En mars 2004, l'exécutif européen avait prononcé une condamnation retentissante à l'encontre de Microsoft pour abus de position dominante.
La Commission visait alors la version serveurs de son système d'exploitation vedette.
Mais si le Windows d'alors a été amélioré et rebaptisé Windows Vista, les pratiques commerciales de Microsoft n'ont que peu changé et la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes l'a déjà averti qu'il risquait de répéter les erreurs du passé.
En 2004, outre une amende d'un demi-milliard d'euros, la Commission avait imposé à Microsoft de commercialiser une version de Windows purgée du Media Player. Elle craignait que ces ""ventes liées"" n'évincent les autres lecteurs multimédia, tel Real Player, comme Internet Explorer avait évincé Netscape.
Si cette exigence de dégroupage a été remplie en juin 2005, le géant américain des logiciels rechigne toujours à remplir la deuxième partie du contrat, relative à l'interopérabilité.
Selon Bruxelles, Microsoft n'a toujours pas divulgué toute la documentation technique nécessaire à ses concurrents pour élaborer des logiciels compatibles avec Windows.
Afin de stimuler Microsoft, Neelie Kroes n'a pas hésité en juillet à lui imposer une amende supplémentaire de 280 millions d'euros, facture qui pourrait encore s'alourdir si la Commission jugeait que les derniers éléments fournis, en novembre, étaient insuffisants.
En février 2006, des poids lourds de la haute-technologie, regroupés au sein de l'association ECIS, ont de nouveau tiré la sonnette d'alarme.
Dans une plainte à la Commission, des entreprises aussi prestigieuses qu'IBM, Oracle et Nokia ont attiré son attention sur les aspects anticoncurrentiels de Vista et de la suite bureautique Office 2007.
""Nous sommes toujours en train d'examiner cette plainte"" sur l'interopérabilité, qu'ECIS a complétée en décembre par certaines observations sur Vista, a déclaré vendredi la Commission.
Celle-ci ne semble donc pas avoir été totalement convaincue par les concessions de Microsoft, qui en octobre, avait accepté de modifier Vista, notamment sur les questions de sécurité informatique.
A l'aube du lancement de Vista, ECIS a de nouveau gâché la fête, affirmant vendredi que Microsoft avait ""clairement choisi d'ignorer les principes fondamentaux de la décision de mars 2004"", tant sur l'interopérabilité que sur les ventes liées.
Selon ECIS, ""Vista n'est que la première étape de la stratégie de Microsoft pour étendre sa position dominante à l'internet"".
L'association accuse le numéro un mondial des logiciels de vouloir imposer un nouveau langage informatique, baptisé XAML. Elle déplore que ce successeur du langage HTML, qui permet de créer et d'utiliser des pages internet, n'ait ""été élaboré pour ne pouvoir fonctionner que sur Windows"".
ECIS s'inquiète également du format OOXML, présent dans Office et Vista.
Ce format permet de faire converser entre eux les différents logiciels de bureautique, tels qu'un tableur et un traitement de texte.
Or, il existe déjà un standard adopté par l'industrie, l'OpenDocument Format (ODF), et ECIS craint qu'en essayant de faire adopter l'OOXML comme norme, Microsoft n'évince le standard existant.
Mais avant de se prononcer, la Commission préfèrera probablement attendre que la justice européenne, auprès de laquelle Microsoft a fait appel de sa condamnation de mars 2004, ne rende son arrêt. Celui-ci est attendu avant l'été. (AFP)