une journée d’étude à l’Assemblée Nationale (Paris) organisée le 9 décembre 2005 par l’Union des Jeunes Euro-Maghrébins (UJEM).

Argumentaire


Compte tenu de l’environnement mondial actuel, des puissances et des blocs régionaux en place, le Maghreb n’a d’autre choix que de s’unir, pour faire face et renforcer son développement. Mais le processus d’intégration maghrébine est lent et complexe à cause d’une série d’entraves de nature économique et politique. Et ce depuis les premières tentatives d’unification, dont la conférence de Tanger en 1958, qui représentait à la fois une volonté populaire et une réponse à la Communauté économique européenne (CEE).

Aujourd’hui, les pays maghrébins multiplient les déclarations d’intention. Mais l’Union du Maghreb arabe (UMA) créée en 1989 et réunissant les cinq Etats du grand Maghreb est en panne, en particulier depuis 1994 et la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie. Sur le plan économique, le blocage du processus d’unification a d’une part des raisons internes qui tiennent à la faiblesse des complémentarités et d’autres part des raisons externes qui tiennent à la force d’attraction du pôle européen.

Les Etats maghrébins ont plus d’échanges avec l’Europe qu’entre eux. Parallèlement à la nécessité d’une construction économique maghrébine, le partenariat Euro Méditerranéen lancé à Barcelone en 1995 est d’une importance majeure pour ces pays et pourrait aussi favoriser l’intégration régionale. La perspective d’établir une zone de libre-échange euro-méditerranéenne en 2010 devrait en effet constituer un fort argument pour les pays maghrébins afin de promouvoir l’intégration économique. Plusieurs spécialistes ont analysé les avantages économiques que les pays maghrébins obtiendraient dans le cas où le libre-échange Nord-Sud entre l’Union européenne (UE) et le Maghreb serait accompagné par la réalisation du libre-échange Sud-Sud.

En effet, d’une part, le libre-échange entre les pays maghrébins aurait l’effet d’attirer les investissements dans leurs territoires grâce aux potentiels humains et naturels dont dispose le Maghreb. En revanche, si les pays du Sud maintiennent des barrières aux échanges entre eux et instaurent le libre-échange avec l’UE, les entreprises pourraient choisir de s’établir sur le territoire européen, car elles disposeraient alors d’un accès sans frais tant au marché européen qu’à celui de tous les pays maghrébins. D’autre part, le développement du libre-échange maghrébin contribuerait à éviter la fragmentation du marché et faciliterait la spécialisation et la diversification économique des pays concernés.

Malgré sa prise de conscience de l’importance de l’intégration économique du Maghreb, l’UE s’est limitée à déclarer son encouragement à ce processus sans adopter des mesures concrètes pour faciliter cette dynamique. Pourtant, lors de sa première visite au Maghreb à la fin de janvier 2001, le Président de la Commission européenne, Romano Prodi, a essayé de démontrer aux partenaires maghrébins la nécessité économique de l’intégration et les coûts du "non-Maghreb".

L’intégration économique du Maghreb devrait être facilitée directement et activement par l’UE à travers sa stratégie euro-méditerranéenne. L’UE devrait intervenir en fournissant son assistance technique, dans des domaines tels que l’harmonisation des règles d’origine et des procédures douanières, et en encourageant des projets de nature transnationale, tels que la construction d’infrastructures. Une politique énergétique euro-maghrébine pourrait aussi jouer un rôle important dans la création d’interconnexions et dans l’organisation des rapports économiques.

Les pays du Maghreb, dans le cadre de projets de développement nationaux, font appel à l’investissement direct étranger (IDE), en particulier européen. Mais ils attirent encore peu d’IDE et les flux commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée restent donc faibles. Ce qui rend ces pays davantage susceptibles d’êtres concurrencés par l’Asie et les pays d’Europe de l’Est.

La démocratisation des pays du Maghreb impulsée de l’intérieur et accompagnée par les partenaires extérieurs devrait mener à un climat plus favorable à l’investissement. La question de l’immigration se pose également. D’un côté l’Europe perçoit le Maghreb principalement d’un point de vue sécuritaire. D’un autre côté les migrations génèrent un apport économique aux pays d’origine incontestable. Le local et ses ressources s’affirme, restructurant les sociétés et les économies, et peut attirer la préférence des entreprises internationales. De même, la transition démographique en phase d’achèvement, les mobilités rurales et l’urbanisation constituent des facteurs de changement et mettent en évidence le capital humain.

Ainsi, les impasses dans lesquelles se sentent les sociétés maghrébines, les transformations internes et les mêmes enjeux liés au libéralisme, de nouvelles générations de plus en plus imprégnées de mondialisation et de culture technocratique, la volonté conjointe des Etats d’accentuer l’ouverture et le développement économique, sont autant de facteurs qui devraient inciter à l’intégration maghrébine.

Afin d’approfondir la réflexion sur l’intégration économique maghrébine et l’apport européen, nous avons le plaisir de vous convier à la journée d’étude suivie d’un débat qui aura lieu le 9 décembre 2005 à l’Assemblée nationale française.

Programme


9h-9h30
Accueil.

9h30-10h30
Ouverture de la journée. Interventions des membres du Comité de parrainage.

10h30-12h00
• 1ere Table : Partenariat Maghreb-Europe :
- Le processus de Barcelone et les accords d’association bilatéraux : 10 ans déjà
- La zone de libre échange à l’horizon 2010 : bienfaits et dangers
- Les migrations Maghreb-Europe : l’impact sur l’économie maghrébine et européenne

14h00-15h30
• 2e Table : L’intégration économique maghrébine :
- Situations politique, économique et sociale des pays du Maghreb
- L’unification économique du Maghreb : réalités et perspectives
- Quelle réalité et leçons des entreprises étrangères ou nationales au Maghreb

15h30-17h00
• 3e Table : Le rôle de l’Europe dans l’économie maghrébine :
- Les projets européen et américain au Maghreb : approche comparée
- L’investissement direct étranger et ses répercussions au Maghreb
- Présentation de projets nécessitant l’investissement au Maghreb
- Le développement technologique au Maghreb

17h00-18h00
Conclusions et débat.


INTERVENANTS :

Comité de parrainage :
Elisabeth GUIGOU, députée PS, France
Christian PHILIP, député UMP, France

Présidents de séance :
Ismaïl ALAOUI, secrétaire général du PPS, Maroc : président d’honneur
Samad FILALI, président de l’UJEM, France

Discutants et modérateurs :
Jemal OULD MOHAMED, vice-président de l’UJEM, France
Zineb TAZI, journaliste, membre du bureau de l’UJEM, France

Ministres maghrébins :
Habib EL MALKI, ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, professeur d’économie, Maroc
Souleimane OULD CHEIKH SIDYA, ministre des finances, Mauritanie (sous réserve)
Mourad MEDELCI, ministre des finances, Algérie (sous réserve)
Mohamed NOURI JOUINI, ministre du développement et de la coopération internationale, Tunisie (sous réserve)
Mohamed Ali HAWEIJ, secrétaire libyen des finances, Libye (sous réserve)

Députés, partis politiques et associations :
Jean-Louis GUIGOU, président de l’Institut de prospective de l’association CALAME, Centre d’analyse et de liaison des acteurs de la Méditerranée, France
Ana Maria GOMES, députée européenne, Portugal
Michele CAPASSO, président de la Fondation "Laboratorio Mediterraneo", Italie
Nejib CHEBBI, secrétaire général du Parti démocratique progressiste PDP, Tunisie
Mohamed OULD MAOULOUD, universitaire, président de l’Union des forces du progrès UFP, Mauritanie

Entrepreneurs :
Mohamed EL OUAHDOUDI, entrepreneur, fondateur de la Convention France-Maghreb, France
Mounir BELTAIFA, directeur de SAP North Africa, groupe allemand, Maroc
Omar BENDERRA, consultant, ancien directeur de la Banque d'Algérie, France
Bachir EL HASSAN, entrepreneur, MATTEL, Mauritanie-Tunisie (sous réserve)

Chercheurs et journalistes :
Akram BELKAID ELLYAS, journaliste, Quotidien d’Oran, La Tribune, Algérie-France
Omar S’HABOU, directeur de l’hebdomadaire Le Maghreb, Tunisie-France
Ghazi HIDOUCI, économiste, ancien ministre algérien de l’économie, France
Hindou MINT AININA, directrice de la rédaction du journal Calame, Mauritanie
Hassena OULD ELY, universitaire, Mauritanie
Sophie BESSIS, historienne du Maghreb, directrice de recherche, IRIS, France (sous réserve)
Smaïl GOUMEZIANE, ancien ministre algérien du commerce, professeur à Paris IX-Dauphine, France (sous réserve).

l'inscription obligatoire : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.